Lancement de l’ouvrage collectif Le mouvement Wikimédia au Canada et du Réseau Wikimédia collégial et universitaire francophone du Canada

Le 14 avril dernier a eu lieu à l’Université du Québec à Montréal le premier atelier de démarrage du Réseau Wikimédia collégial et universitaire francophone du Canada. Pour cet événement, l’Acfas, soutenue par Wikimédia Canada, a tenu à l’Université du Québec à Montréal un atelier de discussion et de remue-méninges, une table ronde et une activité sociale autour du lancement de l’ouvrage collectif Le mouvement Wikimédia au Canada : communautés, institutions et culture libre. Une soixantaine de personnes ont participé, provenant de divers milieux : professeurs de collège et d’université, bibliothécaires, chercheurs et chercheuses, éditrices et éditeurs de revues savantes, organisations œuvrant dans le domaine du savoir libre ou des institutions patrimoniales ou de mémoire.

Présentation du réseau

Le projet que nous devions imaginer ce jour-là : la création et l’animation d’un réseau d’institutions collégiales et universitaires dédié à la culture libre et à la vitalité des cultures francophones du pays à travers les projets Wikimédia : Wikipédia, Wikidata, Wikimedia Commons, Wikisource, Wikilivres, etc. En filigrane de cette réflexion se dessinait l’objectif général suivant : créer des occasions d’échange, de collaboration, de formation et de partage d’expertise afin de favoriser, en français, la mission d’enseignement (éducation libre) et de recherche (science libre) des établissements post-secondaires du Canada ; à cet objectif général devaient se rattacher des objectifs secondaires tels qu’une meilleure découvrabilité des contenus scientifiques en français en ligne, la mise en valeur en ligne de la diversité de la culture francophone canadienne en général, la valorisation de la langue française et du multilinguisme en ligne et le travail en commun avec des organisations et des réseaux partageant les mêmes valeurs.

En première partie de la journée s’est tenu un atelier de réflexion en groupes de 4 à 5 personnes invitées à réfléchir et discuter ensemble de quelques questions en lien avec les conditions favorisant la mise sur pied d’un réseau universitaire et de recherche autour des plateformes Wikimédia. Chacun des six groupes, sous la supervision d’un rapporteur/rapporteuse, a ainsi dû se prononcer sur les objectifs proposés pour ce réseau, sur les maillages possibles avec les valeurs et les missions de leur organisation ainsi que sur les besoins auxquels un tel réseau pourrait contribuer. Par la suite, en partant des besoins formulés, chacune des équipes a imaginé des activités aptes à répondre à ces besoins. Pour chacun des blocs de réflexion, on a fait une mise en commun des idées sur des « post-it » géants, pépinière à idées avec laquelle sont repartis les organisateurs.

Un petit comité d’autrices et d’auteurs de l’ouvrage Le mouvement Wikimédia au Canada : Communautés, institutions et culture libre, soit Nathalie Thibault, Marie D. Martel, Miguel Tremblay et Nathalie Casemajor, se sont rassemblés pour discuter de l’ouvrage et du futur du mouvement Wiki au Canada en compagnie de Michael David Miller, qui a animé l’activité. 

Présentation du livre 

La journée s’est clôturée avec le lancement officiel du livre Le mouvement Wikimédia au Canada : communautés, institutions et culture libre. Cet ouvrage collectif, dirigé par Jean-Michel Lapointe et Marie D. Martel, réunit des auteurs et autrices d’un océan à l’autre du pays pour raconter comment les idéaux de partage, d’ouverture et de collaboration prennent racine chez nous. On y découvre d’abord comment certaines communautés canadiennes (Acadienne, Atikamekw) se frayent un chemin dans l’encyclopédie et les enjeux identitaires qu’ielles rencontrent, avant d’explorer le fossé des genres dans Wikidata. En deuxième partie, on nous présente des cas inspirants de partenariats institutionnels, démontrant que les projets wiki ont le potentiel de faire rayonner notre patrimoine. Finalement, on discute des retombées positives que la contribution à Wikipédia peut avoir chez les gens, en aiguisant leur œil critique, en renforçant leurs compétences numériques ou même en éveillant leur curiosité musicale. 

Au fil de notre lecture, on y rencontre des contributeurs et contributrices de longue date, des bibliothécaires passionnées, des universitaires, des spécialistes des données ouvertes… toute une mosaïque de gens et de savoir-faire qui représentent la richesse et les forces de notre écosystème wikimédien. 

Envie d’en savoir plus ? L’ouvrage est disponible en accès libre sur le site des Presses de l’Université de Montréal : https://pum.umontreal.ca/catalogue/le_mouvement_wikimedia_au_canada/  

Bonne lecture !

Conclusion sur l’avenir du mouvement

La publication de cet ouvrage, tout comme les communautés réunies lors de la journée d’activités liées au lancement, témoigne de la vitalité et de la pluralité du mouvement Wikimédia au Canada.

Le 14 avril 2025, les personnes réunies à l’UQAM ont exprimé un enthousiasme partagé et un désir profond de faire des projets Wikimédia des vecteurs puissants de diffusion des savoirs liés aux réalités canadiennes. Nombre d’entre elles ont également identifié de réelles opportunités pour que leurs institutions d’attache s’impliquent davantage et renforcent leurs liens avec le mouvement.

Dans ce contexte effervescent, la création du Réseau Wikimédia collégial et universitaire francophone du Canada — dont l’officialisation est prévue au printemps 2026 — offrira un cadre structurant pour approfondir la collaboration entre les milieux de l’éducation et le mouvement Wikimédia.

Enfin, la publication prochaine de la version anglaise du livre, prévue d’ici la fin de l’année 2025 par Athabasca University Press (voir la fiche du livre sur le site de l’éditeur), pourrait agir comme un catalyseur pour élargir l’implication et les maillages au sein de la communauté wikimédienne anglophone à travers le pays.

Cet élan collectif, à la fois local et pancanadien, montre que l’avenir du mouvement Wikimédia au Canada s’écrit déjà, avec et grâce à la diversité de ses communautés. Il ne tient qu’à nous de continuer à l’imaginer et à le construire ensemble.